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Sondage Les métiers du vert, entre fierté et méconnaissance

« Près de la moitié (47 %) des jeunes actifs de 18 à 34 ans déclarent être attirés par les métiers liés à la création et à l’entretien des jardins, des parcs et des zones naturelles », selon un sondage Unep de janvier 2021. ©O. Maillard

Les entreprises du paysage veulent recruter et une majorité de jeunes actifs ont une attirance pour les métiers de la filière. Une enquête de l’Unep, en janvier, apporte beaucoup d’optimisme et devrait inciter tous les acteurs à faire de la promotion tous azimuts.

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« Malgré une forte attirance pour les métiers “verts”, les jeunes n’osent pas se lancer faute d’information » : ainsi l’Union nationale des entreprises du paysage (Unep) résume-t-elle une enquête d’opinion réalisée pour elle par l’institut de sondage Yougov. Sa publication, en janvier dernier, témoigne que le contexte actuel bouscule les ambitions professionnelles des jeunes Français.

L’Unep a voulu connaître l’attrait éprouvé par les moins de 35 ans pour les métiers directement liés à la protection de l’environnement et à la transition écologique. Le syndicat a également tenté de comprendre leurs ambitions et leurs a priori à travers une enquête.

Des répondants unanimes, tous critères confondus

L’enquête a été réalisée en ligne auprès de 1 002 Français âgés de 18 à 34 ans, représentatifs de la population nationale, du 15 au 17 janvier 2021. Les résultats sont sans appel, d’autant plus révélateurs que les répondants sont unanimes, qu’importent les critères socio-économiques (niveau d’étude, localisation et classe sociale confondus) ou le sexe…
- 68 % des jeunes Français souhaiteraient travailler au contact des plantes et/ou de la nature.
- 81 % éprouveraient de la fierté à exercer un métier qui agit concrètement sur la protection de l’environnement.
- Près de la moitié (47 %) déclarent être attirés par les métiers liés à la création et à l’entretien des jardins, des parcs et des zones naturelles.
- un quart d’entre eux (23 %) y renoncent, imaginant que ces métiers ne proposent que trop peu de débouchés et d’opportunités.

Accélérer ensemble la transition verte

Alors que de nombreux jeunes risquent de rencontrer des difficultés à s’insérer dans le monde de l’emploi cette année et les suivantes, il est utile de valoriser les métiers qui recrutent et qui sont en tension. Parmi ceux-ci, ceux liés à la transition verte semblent surtout répondre aux aspirations des jeunes actifs, avec une probable fierté à travailler concrètement pour la défense de l’environnement.
Et dans le panel de métiers potentiels, les emplois en prise directe avec le terrain attirent plus particulièrement.

Laurent Bizot, chef d’une entreprise du paysage et président de l’Unep, analyse : « Si les métiers de l’écologie et de l’économie verte ont toujours bénéficié d’un attrait particulier auprès des jeunes, les notions de fierté et de sens entrent désormais en ligne de compte dans leurs choix de carrière. Les millennials cherchent des métiers au contact de la nature. Il est plus que temps qu’ils découvrent les opportunités réelles que tous nos métiers ont à leur offrir, pour accélérer ensemble les transitions à l’œuvre. »

Des métiers verts délaissés car mal connus

Le secteur, après avoir créé quelque 7 900 emplois en 2018 et 5 400 en 2019 (soit près de vingt emplois par jour en deux ans), a continué d’embaucher en 2020 malgré la crise sanitaire.
Mieux, les deux tiers (63 %) des entreprises du paysage qui sont concernées par l’emploi salarié déclarent vouloir embaucher durant le premier semestre 2021 !

Or « pourquoi la moitié des entreprises du paysage* (49 %) qui ont cherché à embaucher en 2020 n’y sont-elles pas parvenues ? » s’interroge l’Unep. Cette question reste au cœur des enjeux de la filière depuis plusieurs années.
Pour un quart (23 %) des jeunes actifs interrogés, les a priori sont persistants : les métiers leur semblent « trop techniques ou pénibles » (à 37 %) ou ne seraient « pas assez rémunérés » (à 29 %) et manqueraient de débouchés.
Les sondés regrettent un manque d’information, notamment les étudiants qui se disent mal renseignés par les responsables d’orientation (28 %) ou n’avoir pas du tout connaissance des métiers de la filière (19 %).

Nous pouvons faire des heureux dans les deux camps !

« Ces chiffres me rendent optimiste car ils confirment l’envie des jeunes générations d’agir concrètement en faveur de la transition verte. Il est désormais de notre devoir de montrer la diversité de nos métiers et de déclencher des vocations, chez les jeunes, bien sûr, mais aussi chez des personnes en reconversion, qui souhaiteraient s’investir dans ces métiers d’avenir », se réjouit Laurent Bizot.

« Sans en connaître toute la technicité ou leur diversité, les jeunes Français adhèrent pourtant aux valeurs portées par nos métiers, qui font envie et attirent. Nous regardons dans la même direction et partageons les mêmes ambitions en matière de protection de la biodiversité ou de ville verte résiliente. Nous pouvons faire des heureux dans les deux camps », commente-t-il, lui qui ambitionne de rendre encore plus visibles les métiers du paysage en 2021.
L’Unep, entre autres, parie notamment, depuis longtemps, sur l’apprentissage ou l’alternance afin d’aider les jeunes à se projeter au mieux. Et près d’un quart (23 %) des embauches dans le paysage ont été réalisées en contrat d’apprentissage et d’alternance* fin 2020, contre 6 % au premier semestre de la même année.

Le syndicat a d’ailleurs lancé, cet hiver, une campagne fun pour la promotion des métiers du paysage, notamment avec l’aide d’un artiste photographe pour séduire sur les réseaux sociaux.

Odile Maillard

*Source chiffres : baromètre Val’hor-Unep-Agrica second semestre 2020

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